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En état de confinement,
vivre un chemin spirituel au fil de l’année liturgique avec la communauté des Bénédictines du Mont des Oliviers à JERUSALEM

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Photo du mont Sion, le lieu du Cénacle...

Dimanche 19 avril 2020 :
cheminons avec les disciples et Thomas, l’incrédule.

Pour vivre cette journée, je vous propose un horaire !
C’est peut-être le plus essentiel pour que ce temps gratuit pris avec le Seigneur ne soit pas un temps mort ! C’est aussi important car si cette journée est ‘pour chacun’, c’est en communion les uns avec les autres que nous allons la vivre et donc essayer de nous rejoindre au même moment. Comme les disciples d’Emmaüs, faisons route ensemble, rejoints par le Seigneur ressuscité. Vous pouvez vivre cette journée spirituelle à plusieurs (par ex, en co-location), des temps personnels alternant avec des temps communautaires comme le repas de midi, les temps de prière et de partage … 

Ce dimanche est un vrai cadeau : c’est vraiment Pâques, le huitième jour de l’octave. A Jérusalem, les fêtes juives sont célébrées 8 jours, le huitième jour est aussi important voire plus que le premier, c’est le déploiement de la fête (nous en avons un écho en Jean 7, 37). Il s’agit donc de vivre ce dimanche comme le dimanche de Pâques, et en plus, c’est la jour de la Pâques orthodoxe. Je suppose que malgré le confinement, toutes les cloches des Eglises orthodoxes à Jérusalem vont sonner …  prenez le temps de les écouter.

L’évangile de ce dimanche, l’apparition de Jésus aux disciples puis à Thomas (Jean 20, 19-31), est le fil conducteur de la journée. La liturgie nous offre d’entendre toujours cet évangile le 1er dimanche d’après Pâques. Nous allons vivre ce dimanche avec ce récit, qui nous rejoint étrangement car nous lisons que les disciples étaient confinés, les portes du lieu où ils se trouvent sont fermées. Et c’est là, à deux reprises, à huit jours d’intervalle, dans l’enfermement où ils sont, que Jésus les rejoint, il se tient au milieu d’eux, les salue « Paix à vous » et leur montre ses plaies. Cet évangile nous raconte la difficulté des disciples de croire à la résurrection, d’accueillir la Paix du Christ. Barricadés, toutes portes fermées, ils ont peur ! et nous ?
Pas à pas entrons dans ce texte, qu’il devienne bonne nouvelle pour chacun aujourd’hui. 

Prenez le temps
d’installer un coin de prière, un lieu où vous sentez bien
d’ouvrir votre bible et de prendre des crayons de couleur, de quoi écrire
d’imprimer ce texte et les textes à suivre dans le pdf.
de prendre vos carnets de chants, vos instruments  de musique…
d’allumer une bougie,  de mettre un bouquet si vous pouvez, une icône… 

Vous pouvez mettre la photo de l’icône de l’apparition à Thomas sur votre écran 
et vous installer dans votre Chambre haute. Nous pouvons situer cette scène à Jérusalem dans la chambre haute (le cénacle, quartier du Mont Sion) où Jésus avec ses disciples a mangé la dernière Pâque et institué l’Eucharistie. (Mt 26, 17-28 ; Mc 14, 12-24 ; Lc 21, 7-20). C’est ‘là qu’ils se tenaient habituellement’ nous dit très clairement Luc au début des Actes des Apôtres
(1, 13).


l'icône de l’apparition à Thomas
  • Vers 9 h 30 h ouvrez la journée par un temps de louange. Cela peut être l’office des Laudes de la Résurrection (allez sur le site aelf laudes) ou la vidéo que nous avons enregistrée pour donner à vivre un temps festif à l’Aube de Pâques.
  • Vers 10 h 30 lisez-le lentement comme si c’était la première fois le texte de l’évangile (version sr Jeanne d’Arc)

C’est le moment de découvrir ce texte :

  • allez lire tout le chapitre 20 de Jean
  • Crayonnez en couleurs différentes, les personnes, les verbes et les actions, les lieux, les dialogues… ce qui revient, regardez la progression du récit…
  • Arrêtez-vous sur le mot, la phrase qui vous interpelle et notez-là
  • Vers 11 h 30 regardez la messe du Pape François rediffusée sur KTO, ou une autre, ou simplement lisez les lectures de la messe (AELF messe).
  • Vers 12 h 30 prenez votre repas, en bénissant la table, un bon repas si possible, joyeux, festif, c’est Pâques ! Après le repas, allez marcher, vous aérer ou vous reposer…
  • Entre 14 h 30 et 16 h 30 ce temps de l’après-midi doit être très libre, vécu de façon souple selon la situation de chacun.

Ouvrez ce temps par un chant à l’Esprit saint que vous aimez bien.

« Mon Seigneur et mon Dieu »

Ce début d’après-midi est pour TOI, c’est un temps personnel, long pendant lequel nous vous invitons à vous approprier ce texte de telle façon que vous entriez dedans, comme si vous étiez un des disciples ou Thomas (vous pouvez choisir lequel) … en dialogue avec Jésus.

Relisez l’Evangile en vous mettant dedans, comme si vous étiez confiné avec les disciples ! C’est à vous que Jésus s’adresse, avec vous qu’il entre en dialogue. Vous pouvez fermer les yeux et voir la scène intérieurement. Relisez le texte à la première personne par ex : Aujourd’hui, le premier de la semaine, mes portes sont fermées, Jésus vient, se tient au milieu, et me dit :« Paix à toi ! »…

Prenez le temps de contempler Jésus, avec ses plaies, ses ‘portes d’entrée’, d’accueillir son SHALOM (la salutation juive traditionnelle), et de recevoir son Esprit saint…

Comment ce texte résonne-t-il dans votre aujourd’hui ?

Voici quelques questions pour vous aider :

  • Quelles sont mes peurs habituellement ? et en ce temps de confinement ?
  • Quand toutes mes prévisions volent en éclat, que l’avenir me paraît incertain, quelles certitudes demeurent ? qu’est-ce qui bouge ou au contraire se durcit ?
  • Comment le Christ ressuscité entre-t-il dans ma vie, cette année ?
  • Finalement aujourd’hui, qu’est-ce qui compte pour moi, où est-ce que j’en suis ?

Notez sur un papier ce qui vous habite, vos interrogations, vos certitudes, vos joies ou angoisses…

« Pour qu’en croyant vous ayez la vie » Jn 20, 31

Pour aller plus loin, Lisez le texte « Qu’est-ce qu’être vivant ? » de François Julien. Ce texte demande un effort, mais il pose une question centrale, celle du titre. La distinction entre être en vie et avoir en soi abondamment la vie, faite par l’évangéliste Jean, est riche de sens et d’interpellation.

A la fin de notre méditation, posons-nous la question : « Qu’est-ce qu’ « être vivant », ou comment puis-je être pleinement, c’est-à-dire effectivement vivant ? »

Si vous êtes avec des amis, prenez le temps de partager le fruit de votre méditation. Déposer une phrase, une conviction ou interrogation.

  • Terminez par un temps d’action de grâce et d’intercessions, en confiant au Seigneur ce que cette journée vous aura donnée à vivre. Vous pouvez chanter les vêpres de la Résurrection (AELF vêpres) ou des chants que vous aimez…

 Si vous voulez, vous pouvez partager sur la toile de prière de notre site votre prière, votre réflexion…  et m’envoyer vos questions plus personnelles, je vous répondrai. Je souhaite à chacun une belle journée, et je vous assure de ma prière, sr Marie.

 


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19-31

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19-31

Traduction sœur Jeanne d’Arc (très proche du texte grec)

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Le soir venu, ce jour-là, le premier de la semaine,
les portes fermées où étaient les disciples,
par crainte des Juifs, Jésus vient, se tient au milieu, et leur dit :« Paix à vous ! »
Cela dit, il leur montre ses mains et son côté.
Les disciples donc se réjouissent de voir le Seigneur.
Il leur dit donc de nouveau : « Paix à vous !
Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous donne mission. »
Et, cela dit, il souffle et leur dit :
« Recevez l'Esprit saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous retiendrez, ils seront retenus. »

Or Thomas, un des douze, dit Jumeau (Didyme),
n'était pas avec eux quand est venu Jésus.
Les autres disciples lui disent donc : « Nous avons vu le Seigneur ! »
Il leur dit : « Si je ne vois dans ses mains la trace des clous, si je n'entre mon doigt dans la trace des clous, si je n'entre ma main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours après, les disciples sont de nouveau à l'intérieur, et Thomas avec eux. Jésus vient, les portes fermées. Il se tient au milieu et dit : « Paix à vous ! »
Il dit ensuite à Thomas : « Porte ton doigt ici et vois mes mains. Porte ta main et entre dans mon côté, ne sois pas non-croyant, mais croyant ! »
Thomas répond et dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu as cru.
Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru. »

Jésus a fait encore beaucoup d'autres signes devant ses disciples. Ils ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-ci ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le messie, le Fils de Dieu, et pour qu'en croyant vous ayez vie en son nom.

Qu’est-ce qu’être vivant ?

Que l’événementiel se révèle en vie, ou que la possibilité de l’événement soit – à travers la médiation du Christ – ce dont résulte la vie, place la vie au cœur de la réflexion de Jean, de même que cela en constitue, d’un bout à l’autre, la perspective. La vie est bien au départ de sa pensée (au début du Prologue). L’événement en tant qu’avènement est vie. Car la vie est l’événement constamment nouveau dont est gros le devenir quand celui-ci n’est plus pensé, sur le mode grec, en perte d’Être et, traversé par le non-être, voué à l’inconsistance. Elle en est aussi l’aboutissement, en constitue le dernier mot : ‘pour que vous veniez à croire que Jésus est le Christ, le fils de Dieu, et que, croyant, vous possédiez la vie en son nom’ (Jean 20, 31). La vie est légitimement le dernier mot de la pensée de jean dès lors que, s’il faut avoir la foi, c’est pour « avoir en soi la vie ». Car avoir en soi la vie est ce qui définit Dieu même, aussi bien que son Fils, et les lie l’un à l’autre : « Comme le Père a en soi la vie, de même il donne au Fils d’avoir en soi la vie » (Jean 5). L’un et l’autre « font (rendent) vivant » ; et c’est là, de même, le seul but donné, en destination, aux hommes : « afin que vous ayez en vous la vie ». La vie n’est pas seulement condition, en effet, celle d’être en vie ; mais elle constitue l’absolue valeur. Il n’y a rien, constate en effet Jean, au-delà de la vie ; ou rien ne peut la « dépasser ». Car la vie ne peut renvoyer à rien d’autre qu’elle. Tout prend sens en rapport à la vie, mais la vie ne prend sens qu’en rapport à elle-même. Quelle distinction faire, dès lors, entre ce minimal être en vie et avoir en soi la vie ? C’est-à-dire quelle séparation introduire dans ce terme le plus élémentaire, dans ce terme de « vie », pour que, de condition, il puisse s’élever en vocation, et même en vocation dernière ?  

(..) Jean distingue, d’une part, la vie en tant simplement qu’être en vie, être animé, parce que gardant en soi le souffle vital : ce qu’il appelle psuché (en rapport avec le nephesh hébreu). De l’autre, Jean nomme vie, zoé, le fait d’avoir en soi la vie dans sa plénitude. (…)

Être vivant signifie en effet deux choses : peut signifier seulement être en vie, c’est-à-dire ne pas être mort, à titre de condition ; et avoir en soi abondamment la vie, c’est-à-dire en tant qu’elle est vivante et, par suite, ne peut mourir : à titre de vocation. (…) 

Qu’est-ce qu’ « être vivant », ou comment puis-je être pleinement, c’est-à-dire effectivement vivant, ce qui est la seule aspiration possible - la moins abstraite, construite, artificielle - de l’être-en-vie que je suis ? C’est-à-dire comment puis-je ne pas en rester au vital - étale – de mon être-en-vie, mais déployer la vie en moi dans son essor, jaillissante, surabondante, c’est à dire source de vie ?

Ressources du christianisme, François Julien, p. 53-56


l'icône de l’apparition à Thomas

l'icône de l’apparition à Thomas
réalisée par Soeur Marie-Paul, Bénédictines du Mont des Oliviers
pour l’Eglise syriaque catholique de Jérusalem.

Comment prier devant une Icône ?

L'Icône ne nous fait pas prier avec des mots. C'est en silence et par le regard que nous accueillons tout le mystère qui doit prendre vie en nous. Le regard est lié au cœur. A force de l'accueillir dans notre cœur par la foi et par notre amour, - sûrs que tout ce qui est montré est donné – des lumières jailliront jusqu'à notre esprit.

L'Icône nous apprend à regarder, non seulement pour accueillir la Parole en Image, mais aussi pour devenir nous-même Parole de Dieu. Saint Jean nous dit que nous devenons ce que nous voyons : « Nous lui serons semblables parce que nous le verrons Tel qu'Il EST ».

 

 

Allez voir la méditation du dimanche


POURQUOI cette proposition avec la communauté des Bénédictines du Mont des Oliviers à Jérusalem ?

Le monastère des Bénédictines du Mont des Oliviers à Jérusalem fait partie des 4 monastères de la congrégation des Bénédictines de Notre Dame du Calvaire avec Angers, Bouzy la Forêt, Prailles.
Sœur Marie, prieure de la communauté de Prailles jusqu’en 2019 a rejoint la communauté de Jérusalem en octobre 2019.


« Vivre un chemin spirituel au fil de l’année liturgique,
le dimanche, avec la communauté des Bénédictines
du Mont des Oliviers à Jérusalem »

Cette proposition a démarré lors de l’entrée dans la nouvelle année liturgique, le 1er décembre 2019. Le 5 janvier 2020 pour fêter l’Epiphanie, puis le 1er mars pour entrer en Carême, nous avons eu la joie de voir arriver chaque fois une dizaine de volontaires et de résidents, de tous horizons.
Nous voulons partager ainsi la grâce de vivre à Jérusalem, de goûter la Parole de Dieu sur les lieux même où s’est vécue l’histoire sainte d’Israël, de Jésus, et de l’Eglise naissante ; là où Dieu a fait alliance avec l’humanité, où il s’est révélé…
Ces dimanches permettent de faire une vraie pause, de prendre du temps avec le Seigneur, dans sa Parole lue en situation, méditée … et avec soi-même pour relire le chemin de vie qui se dessine au fil du temps liturgique…

Le prochain dimanche était fixé au 19 avril 2020 ! Une volontaire m’écrit : « J’espère que votre journée en avril pourra se faire d'une façon ou d'une autre, confinés ou non ! ». C’est avec joie que je réponds à sa demande, d’autant plus que je vis ce confinement exilée en France et que je la propose à tous ceux qui ont soif de vivre ce temps pascal autrement…

Puisse cette proposition aider chacun à poursuivre son chemin avec le Seigneur. Il nous est présent, quelque-soit la situation que nous traversons, et encore plus quand elle est difficile !

Bon dimanche à chacun,
sœur Marie et les sœurs bénédictines de Jérusalem

Déposer :

  • Vos intentions et demandes de prière,
  • Ou votre prière, votre méditation, votre réflexion, vos poésies, chants…
  • Ou une photo prise de chez vous, un dessin, accompagnée d’un petit texte, fruit de votre contemplation…

Ces textes doivent être courts, fruit de votre méditation.
Ils pourront être publiés sur le site.

Par mail à : toile(arobase)benedictines-bndc.com

Ou remplissez le formulaire ci dessous :




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