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 «Baptême du Seigneur; c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice.» 

"C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi?" (Mt 3, 14)
Jean- Baptiste n’y comprend rien. Celui dont il se sait "indigne de délier la sandale", celui qui va baptiser "dans l’Esprit-Saint et dans le feu" (Mt 13, 11) demande à être baptisé lui-même comme s’il avait à être purifié de péchés, comme s’il avait besoin de se convertir! De façon similaire, au soir de la Cène, Pierre s’insurgera : "Toi, Seigneur, me laver les pieds!" (Jn 13, 6). La réaction du précurseur et de l’apôtre a une racine juste et saine : la conscience de leur petitesse devant la sainteté du Fils de Dieu. Mais l’un comme l’autre ignorent encore l’inouï du dessein divin, le paradoxe du mystère pascal. C’est en se vidant lui-même, en se mettant au rang des pécheurs -- du baptême à la mort sur la croix -- que le Christ délivre l’humanité de l’esclavage du péché et la réconcilie avec Dieu.
Au Baptême comme à la Cène, Jésus invite son interlocuteur à coopérer à son action. A Jean-Baptiste, il dit en effet : "C’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice" (Mt 3, 15) et à Pierre : "Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi" (Jn 13,8). Alors, l’un comme l’autre, en pleine confiance, le laissent faire. Et nous? comment réagissons-nous lorsque le chemin auquel nous invite le Seigneur nous surprend ou paraît dépasser nos raisonnements?


Sœur Elizabeth de la Trinité, Monastère de Bouzy la forêt  

Méditation de l’Évangile du 12 janvier 2020  

Fête du Baptême du Seigneur — Année A  


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