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 ""C’est pour que soient manifestées en lui les œuvres de Dieu." (Jean 9, 3)
Quelle attachante personnalité que celle de ce mendiant aveugle de naissance ! Sans avoir rien demandé, le voici guéri par Jésus, harcelé de questions par ses connaissances, interrogé et réinterrogé sans ménagement par des pharisiens, lâché par ses parents, et pour finir, jeté dehors… Dans tout cela il ne se laisse jamais balloter par les événements, au contraire. Librement, il choisit d’obéir à l’injonction d’un inconnu et d’aller se laver à Siloé. Face à ceux qui l’interrogent, il manifeste assurance paisible et modeste, relatant son expérience, ni plus ni moins, sans se laisser intimider. Devant les insultes, il répond avec à-propos, n’hésitant pas à affirmer sa conviction ("Si celui-ci n’était pas d’auprès de Dieu, il ne pourrait rien faire") et même à faire preuve d’ironie, parodiant le ‘nous savons’ arrogant de ses interrogateurs. Son dialogue final avec Jésus révèle le même bon sens non dépourvu d’humour – "Et qui est-il, Seigneur, pour que je crois en lui ?" – pour finir par une magnifique profession de foi.
A un deuxième niveau de lecture, les réactions que provoque la guérison de cet homme – incrédulité, hostilité, divisions, abandon des proches, refus de reconnaître l’œuvre divine de salut – préfigurent ce qui se passera lors de la Passion du Seigneur Jésus. Celui-ci ne sera pas seulement ‘jeté dehors’, mais emmené hors de la ville pour y être tué…
Si nous voulons donc être de vrais disciples du Christ et marcher sur ses pas, pourquoi ne pas prendre l’aveugle guéri pour guide et intercesseur ? Que l’Esprit-Saint nous donne, à nous aussi, sagesse, force, maîtrise de soi (et humour !) face à ceux qui nous demandent compte de notre foi. Lorsque Dieu fait irruption dans notre vie de façon inattendue, puissions-nous reconnaître sa présence, accueillir ses dons, y répondre de tout notre cœur en engageant notre liberté. Et puissions-nous surtout nous jeter en Lui dans la confiance et l’adoration :
"Il déclara : ‘Je crois, Seigneur.’ Et il se prosterna devant lui." (Jean 9, 38).

Sœur Elisabeth, Monastère de Bouzy la forêt 

Méditation de l’Évangile du 22 mars 2020  

Quatrième dimanche de Carême— Année A  


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