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23 août 2020; LAUDATO SI' 7
Bonjour,
Nous lisons cette semaine les paragraphes "le climat comme bien commun". Un bien commun ? Je me demande si nous aurions parlé ainsi il y a seulement 10 ans ?
Le réchauffement climatique, nous l’expérimentons déjà, mais peut-être avons-nous du mal à envisager toutes ses conséquences ?
La lecture de ses paragraphes nous aide à élargir notre regard, à prendre dans notre prière tous ceux qui en subissent directement les conséquences, particulièrement les migrants, et à nous poser de vraies questions par exemple sur nos moyens de chauffage, de transport…
L'Évangile de ce dimanche nous renvoie la question de Jésus: "Pour vous, qui suis-je?" Qu'allons-nous répondre?
A la lumière du commentaire de l'Évangile et du texte de l'encyclique proposés, nous vous invitons à partager vos réflexions sur la toile Laudato Si (ce qui vous parait important, votre prière...).
Bonne semaine, en solidarité avec tous ceux qui ne peuvent partir en vacances
Sœur Marie.
"Pour vous qui suis-je ?"
Cette question posée par Jésus à ses disciples ne nous rappelle-t-elle pas la réponse de Dieu à Moïse sur le Sinaï « Je suis qui je suis » Ex 3, 14 ?
C’est bien Dieu qui par la bouche du Verbe incarné questionne ses disciples, questionne Pierre, questionne l’homme, tout homme, aujourd’hui. Quelle dignité nous est accordée, par une telle question ! Il en appelle à notre liberté, à notre responsabilité. Il cherche à aider l’homme à exprimer ce qu’il a au plus profond de son cœur. Et il attend avec amour la réponse de Pierre, la mienne, la vôtre.
Pierre dans son écoute intérieure a pu recevoir de la part du Père la réponse lumineuse « tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » ce qui lui vaut de la part du Seigneur une promesse de béatitude « Heureux es-tu Simon…tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle ». Quelle grande promesse faite à Pierre il y a plus de deux mille ans !
Elle tient toujours debout l’Église du Christ bâtie par lui sur la foi de Pierre ! Certes les puissances de la mort n’ont pas manqué de la malmener au cours des siècles mais le roc sur lequel elle tient, c’est la foi, la confession de foi de Pierre, du Pape d’aujourd’hui uni à tous les chrétiens. Ensemble ils sont unis pour faire rayonner la vie par le baptême et l’eucharistie, pour faire reculer le mal par le sacrement du pardon et pour proclamer le Christ Vérité, Chemin et Vie qui seul, peut défaire les erreurs qui, parfois, nous emprisonnent. En aimant le Christ, sa promesse, et son Église comment ne pas entendre et prendre en compte l’exhortation du Pape François à exercer nos responsabilités à l’égard de nos semblables, à l’égard de notre maison commune (cf Laudato Si’ § 25). Jésus semble nous dire aujourd’hui: si vous croyez vraiment que je suis « le Fils du Dieu vivant » alors agissez selon votre foi vive, réalisez des changements de style de vie, de production, de consommation pour combattre les causes humaines qui accentuent le réchauffement, pour éviter la destruction des écosystèmes et l’augmentation du nombre de migrants fuyant la misère… (cf. Laudato Si’ 25 et 26)
Qu’allons-nous répondre ? Laisserons-nous l’Esprit Saint éclairer notre intelligence et nos attitudes au quotidien ou bien tomberons-nous dans « l’indifférence générale face aux tragédies qui se produisent en ce moment dans diverses parties du monde ? » (Laudato Si’ § 25). Sans l’Esprit Saint que pouvons-nous faire ? Mais avec le secours de l’Esprit du Christ qui habite en nous, chacun de nous peut à son niveau, à sa place et avec d’autres s’engager sur un chemin de conversion, « de créativité capable de faire fleurir de nouveau la noblesse de l’être humain » ( Laudato Si’ §192).
Sœur Hallel-Marie, monastère de Bouzy la forêt.
Méditation de l’Évangile du 23 août 2020
Vingt et Unième dimanche du Temps Ordinaire — Année A
En ce temps-là,
Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe,
demandait à ses disciples :
« Au dire des gens,
qui est le Fils de l’homme ? »
Ils répondirent :
« Pour les uns, Jean le Baptiste ;
pour d’autres, Élie ;
pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »
Jésus leur demanda :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Alors Simon-Pierre prit la parole et dit :
« Tu es le Christ,
le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit :
« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :
ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare :
Tu es Pierre,
et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clés du royaume des Cieux :
tout ce que tu auras lié sur la terre
sera lié dans les cieux,
et tout ce que tu auras délié sur la terre
sera délié dans les cieux. »
Alors, il ordonna aux disciples
de ne dire à personne que c’était lui le Christ.
Mt 16,13-20
© www.aelf.org
Le climat comme bien commun
23. Le climat est un bien commun, de tous et pour tous. Au niveau global, c’est un système complexe en relation avec beaucoup de conditions essentielles pour la vie humaine. Il existe un consensus scientifique très solide qui indique que nous sommes en présence d’un réchauffement préoccupant du système climatique. Au cours des dernières décennies, ce réchauffement a été accompagné de l’élévation constante du niveau de la mer, et il est en outre difficile de ne pas le mettre en relation avec l’augmentation d’événements météorologiques extrêmes, indépendamment du fait qu’on ne peut pas attribuer une cause scientifiquement déterminable à chaque phénomène particulier. L’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre ce réchauffement ou, tout au moins, les causes humaines qui le provoquent ou l’accentuent. Il y a, certes, d’autres facteurs (comme le volcanisme, les variations de l’orbite et de l’axe de la terre, le cycle solaire), mais de nombreuses études scientifiques signalent que la plus grande partie du réchauffement global des dernières décennies est due à la grande concentration de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, oxyde de nitrogène et autres) émis surtout à cause de l’activité humaine. En se concentrant dans l’atmosphère, ils empêchent la chaleur des rayons solaires réfléchis par la terre de se perdre dans l’espace. Cela est renforcé en particulier par le modèle de développement reposant sur l’utilisation intensive de combustibles fossiles, qui constitue le cœur du système énergétique mondial. Le fait de changer de plus en plus les utilisations du sol, principalement la déforestation pour l’agriculture, a aussi des impacts.
24. À son tour, le réchauffement a des effets sur le cycle du carbone. Il crée un cercle vicieux qui aggrave encore plus la situation, affectera la disponibilité de ressources indispensables telles que l’eau potable, l’énergie ainsi que la production agricole des zones les plus chaudes, et provoquera l’extinction d’une partie de la biodiversité de la planète. La fonte des glaces polaires et de celles des plaines d’altitude menace d’une libération à haut risque de méthane ; et la décomposition de la matière organique congelée pourrait accentuer encore plus l’émanation de dioxyde de carbone. De même, la disparition de forêts tropicales aggrave la situation, puisqu’elles contribuent à tempérer le changement climatique. La pollution produite par le dioxyde de carbone augmente l’acidité des océans et compromet la chaîne alimentaire marine. Si la tendance actuelle continuait, ce siècle pourrait être témoin de changements climatiques inédits et d’une destruction sans précédent des écosystèmes, avec de graves conséquences pour nous tous. L’élévation du niveau de la mer, par exemple, peut créer des situations d’une extrême gravité si on tient compte du fait que le quart de la population mondiale vit au bord de la mer ou très proche, et que la plupart des mégapoles sont situées en zones côtières.
25. Le changement climatique est un problème global aux graves répercussions environnementales, sociales, économiques, distributives ainsi que politiques, et constitue l’un des principaux défis actuels pour l’humanité. Les pires conséquences retomberont probablement au cours des prochaines décennies sur les pays en développement. Beaucoup de pauvres vivent dans des endroits particulièrement affectés par des phénomènes liés au réchauffement, et leurs moyens de subsistance dépendent fortement des réserves naturelles et des services de l’écosystème, comme l’agriculture, la pêche et les ressources forestières. Ils n’ont pas d’autres activités financières ni d’autres ressources qui leur permettent de s’adapter aux impacts climatiques, ni de faire face à des situations catastrophiques, et ils ont peu d’accès aux services sociaux et à la protection. Par exemple, les changements du climat provoquent des migrations d’animaux et de végétaux qui ne peuvent pas toujours s’adapter, et cela affecte à leur tour les moyens de production des plus pauvres, qui se voient aussi obligés d’émigrer avec une grande incertitude pour leur avenir et pour l'avenir de leurs enfants. L’augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la dégradation environnementale, est tragique ; ces migrants ne sont pas reconnus comme réfugiés par les conventions internationales et ils portent le poids de leurs vies à la dérive, sans aucune protection légale. Malheureusement, il y a une indifférence générale face à ces tragédies qui se produisent en ce moment dans diverses parties du monde. Le manque de réactions face à ces drames de nos frères et sœurs est un signe de la perte de ce sens de responsabilité à l’égard de nos semblables, sur lequel se fonde toute société civile.
26. Beaucoup de ceux qui détiennent plus de ressources et de pouvoir économique ou politique semblent surtout s’évertuer à masquer les problèmes ou à occulter les symptômes, en essayant seulement de réduire certains impacts négatifs du changement climatique. Mais beaucoup de symptômes indiquent que ces effets ne cesseront pas d’empirer si nous maintenons les modèles actuels de production et de consommation. Voilà pourquoi il devient urgent et impérieux de développer des politiques pour que, les prochaines années, l’émission du dioxyde de carbone et d’autres gaz hautement polluants soit réduite de façon drastique, par exemple en remplaçant l’utilisation de combustibles fossiles et en accroissant des sources d’énergie renouvelable. Dans le monde, il y a un niveau d’accès réduit à des énergies propres et renouvelables. Il est encore nécessaire de développer des technologies adéquates d’accumulation. Cependant, dans certains pays, des progrès qui commencent à être significatifs ont été réalisés, bien qu’ils soient loin d’atteindre un niveau suffisant. Il y a eu aussi quelques investissements dans les moyens de production et de transport qui consomment moins d’énergie et requièrent moins de matière première, comme dans le domaine de la construction ou de la réfection d’édifices pour en améliorer l’efficacité énergétique. Mais ces bonnes pratiques sont loin de se généraliser.
extrait de : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’[nbsp
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 7 :
Et la puissance de la mort ne l’emportera pas…… dit Jésus à Pierre. De tous temps, l’humanité se trouve face aux puissances de la mort. Jésus a vaincu la mort par le don de sa vie et nous invite à le suivre. Les prévisions scientifiques sur le climat laissent entrevoir que ce siècle pourrait être témoin de changements climatiques inédits et d’une destruction sans précédent des écosystèmes, avec de graves conséquences pour nous tous (Laudato Si 24).
Merci Seigneur pour cette espérance que tu nous permets de garder face à l’avenir, même si nous ne savons pas concrètement ce que sera cette victoire de la vie en Jésus Christ sur la mort. Jean-Pierre
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