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LAUDATO SI' 32; 14 février 2021;
Le dernier paragraphe de cette section sur ‘l’Écologie humaine’ est à lire absolument et à méditer : ‘Apprendre à recevoir son propre corps, à en prendre soin et à en respecter les significations, est essentiel pour une vraie écologie humaine.’
L’évangile de ce dimanche peut nous aider à réfléchir au rapport que nous entretenons avec notre propre corps : ‘Un lépreux vint auprès de Jésus’, un homme impur dont le corps n’est que plaie, Jésus le touche, le purifie, le remet dans sa dignité d’homme et le réintègre dans la communauté.
Ce lépreux est ‘le symbole’ des lèpres qui nous rongent, qui nous atteignent dans notre chair.
Avec la pandémie, c’est un peu ce que nous expérimentons. Ne passons pas à côté des signaux qui nous sont donnés en ce moment, qu’en est-il de l’acceptation de mon propre corps ?
Le carême qui s’ouvre cette semaine est une belle occasion de prêter attention à son corps. Par le jeûne et la prière, le corps est invité à se mettre au service de la rencontre avec Dieu, dans le secret du cœur.
Bon carême, dans la joie de l’Esprit, tendus vers la Sainte Pâques,
Sœur Marie et la Congrégation
N'hésitons pas à déposer nos partages, prières, textes, photos...
« Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies » (Mc 1, 29-39)
L’Évangile qui nous est proposé ce dimanche, nous relate la rencontre de Jésus et d’un lépreux. Cette rencontre nous renvoie à ce que nous rappelle le Pape François dans son encyclique Laudato Si insistant sur la dignité de chaque personne, malgré les apparences.
Ainsi, aux paragr. 154-155, ces phrases : « …la reconnaissance de la dignité particulière de l’être humain contraste bien des fois avec la vie chaotique que les personnes doivent mener dans nos villes…La relation de la vie de l’être humain avec la loi morale inscrite dans sa propre nature, relation nécessaire pour pouvoir créer un environnement plus digne…».
Le lépreux de notre évangile faisait partie d’une catégorie sociale rejetée et mise à l’écart. Or Jésus est pris de pitié et s’approche de cet homme. Il écoute sa supplication et, en le guérissant, lui redonne sa dignité. Il lui permet de réintégrer son statut social. L’encyclique nous dit ceci : « …Il faut reconnaître que notre propre corps nous met en relation directe avec l’environnement et avec les autres êtres vivants… » (n° 155).
Jésus ne s’arrête pas à l’apparence qui semble repoussante dans le cas de la lèpre. Son regard va plus loin et pénètre le cœur de cet homme qui le supplie et croit en son pouvoir de guérison. Jésus reprend mot pour mot sa prière suppliante, mettant en évidence que la demande faite avec foi, agit d’elle-même. En même temps, il renvoie le lépreux aux prêtres habilités à constater la guérison et la ratifier. Jésus reste respectueux de la Loi. Nous lisons encore dans l’encyclique : La vie sociale positive et bénéfique des habitants répand une lumière sur un environnement apparemment défavorable… » (pargr. 148), comme la mise à l’écart des lépreux.
Demandons au Seigneur de rejoindre son regard compatissant sur chaque personne rencontrée afin d’entrer en communion et d’être à son écoute.
Sœur Cécile Marie, monastère de Bouzy la forêt.
Méditation de l’Évangile du 14 février 2021
Sixième dimanche du Temps Ordinaire— Année B
En ce temps-là,
un lépreux vint auprès de Jésus ;
il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit :
« Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Saisi de compassion, Jésus étendit la main,
le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
À l’instant même, la lèpre le quitta
et il fut purifié.
Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt
en lui disant :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre,
et donne pour ta purification
ce que Moïse a prescrit dans la Loi :
cela sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti,
cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle,
de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville,
mais restait à l’écart, dans des endroits déserts.
De partout cependant on venait à lui.
(Mc 1, 40-45)
© www.aelf.org
III. L’ÉCOLOGIE DE LA VIE QUOTIDIENNE
147. Pour parler d’un authentique développement il faut s’assurer qu’une amélioration intégrale dans la qualité de vie humaine se réalise ; et cela implique d’analyser l’espace où vivent les personnes. Le cadre qui nous entoure influe sur notre manière de voir la vie, de sentir et d’agir. En même temps, dans notre chambre, dans notre maison, sur notre lieu de travail et dans notre quartier, nous utilisons l’environnement pour exprimer notre identité. Nous nous efforçons de nous adapter au milieu, et quand un environnement est désordonné, chaotique ou chargé de pollution visuelle et auditive, l’excès de stimulations nous met au défi d’essayer de construire une identité intégrée et heureuse.
148. La créativité et la générosité sont admirables de la part de personnes comme de groupes qui sont capables de transcender les limites de l’environnement, en modifiant les effets négatifs des conditionnements et en apprenant à orienter leur vie au milieu du désordre et de la précarité. Par exemple, dans certains endroits où les façades des édifices sont très abîmées, il y a des personnes qui, avec beaucoup de dignité, prennent soin de l’intérieur de leurs logements, ou bien qui se sentent à l’aise en raison de la cordialité et de l’amitié des gens. La vie sociale positive et bénéfique des habitants répand une lumière sur un environnement apparemment défavorable. Parfois, l’écologie humaine, que les pauvres peuvent développer au milieu de tant de limitations, est louable. La sensation d’asphyxie, produite par l’entassement dans des résidences et dans des espaces à haute densité de population, est contrebalancée si des relations humaines d’un voisinage convivial sont développées, si des communautés sont créées, si les limites de l’environnement sont compensées dans chaque personne qui se sent incluse dans un réseau de communion et d’appartenance. De cette façon, n’importe quel endroit cesse d’être un enfer et devient le cadre d’une vie digne.
149. Il est aussi clair que l’extrême pénurie que l’on vit dans certains milieux qui manquent d’harmonie, d’espace et de possibilités d’intégration, facilite l’apparition de comportements inhumains et la manipulation des personnes par des organisations criminelles. Pour les habitants des quartiers très pauvres, le passage quotidien de l’entassement à l’anonymat social, qui se vit dans les grandes villes, peut provoquer une sensation de déracinement qui favorise les conduites antisociales et la violence. Cependant, je veux insister sur le fait que l’amour est plus fort. Dans ces conditions, beaucoup de personnes sont capables de tisser des liens d’appartenance et de cohabitation, qui transforment l’entassement en expérience communautaire où les murs du moi sont rompus et les barrières de l’égoïsme dépassées. C’est cette expérience de salut communautaire qui ordinairement suscite de la créativité pour améliorer un édifice ou un quartier.
150. Étant donné la corrélation entre l’espace et la conduite humaine, ceux qui conçoivent des édifices, des quartiers, des espaces publics et des villes, ont besoin de l’apport de diverses disciplines qui permettent de comprendre les processus, le symbolisme et les comportements des personnes. La recherche de la beauté de la conception ne suffit pas, parce qu’il est plus précieux encore de servir un autre type de beauté : la qualité de vie des personnes, leur adaptation à l’environnement, la rencontre et l’aide mutuelle. Voilà aussi pourquoi il est si important que les perspectives des citoyens complètent toujours l’analyse de la planification urbaine.
151. Il faut prendre soin des lieux publics, du cadre visuel et des signalisations urbaines qui accroissent notre sens d’appartenance, notre sensation d’enracinement, notre sentiment d’“être à la maison”, dans la ville qui nous héberge et nous unit. Il est important que les différentes parties d’une ville soient bien intégrées et que les habitants puissent avoir une vision d’ensemble, au lieu de s’enfermer dans un quartier en se privant de vivre la ville tout entière comme un espace vraiment partagé avec les autres. Toute intervention dans le paysage urbain ou rural devrait considérer que les différents éléments d’un lieu forment un tout perçu par les habitants comme un cadre cohérent avec sa richesse de sens. Ainsi les autres cessent d’être des étrangers, et peuvent se sentir comme faisant partie d’un “nous” que nous construisons ensemble. Pour la même raison, tant dans l’environnement urbain que dans l’environnement rural, il convient de préserver certains lieux où sont évitées les interventions humaines qui les modifient constamment.
152. Le manque de logements est grave dans de nombreuses parties du monde, tant dans les zones rurales que dans les grandes villes, parce que souvent les budgets étatiques couvrent seulement une petite partie de la demande. Non seulement les pauvres, mais aussi une grande partie de la société rencontrent de sérieuses difficultés pour accéder à son propre logement. La possession d’un logement est très étroitement liée à la dignité des personnes et au développement des familles. C’est une question centrale de l’écologie humaine. Si déjà des agglomérations chaotiques de maisons précaires se sont développées dans un lieu, il s’agit surtout d’urbaniser ces quartiers, non d’éradiquer et d’expulser. Quand les pauvres vivent dans des banlieues polluées ou dans des agglomérations dangereuses, « si l’on doit procéder à leur déménagement [...], pour ne pas ajouter la souffrance à la souffrance, il est nécessaire de fournir une information adéquate et préalable, d’offrir des alternatives de logements dignes et d’impliquer directement les intéressés ». En même temps, la créativité devrait amener à intégrer les quartiers précaires dans une ville accueillante : « Comme elles sont belles les villes qui dépassent la méfiance malsaine et intègrent ceux qui sont différents, et qui font de cette intégration un nouveau facteur de développement ! Comme elles sont belles les villes qui, même dans leur architecture, sont remplies d’espaces qui regroupent, mettent en relation et favorisent la reconnaissance de l’autre ! ».
153. La qualité de vie dans les villes est étroitement liée au transport, qui est souvent une cause de grandes souffrances pour les habitants. Dans les villes, circulent beaucoup d’automobiles utilisées seulement par une ou deux personnes, raison pour laquelle la circulation devient difficile, le niveau de pollution élevé, d’énormes quantités d’énergie non renouvelable sont consommées et la construction d’autoroutes supplémentaires se révèle nécessaire ainsi que des lieux de stationnement qui nuisent au tissu urbain. Beaucoup de spécialistes sont unanimes sur la nécessité d’accorder la priorité au transport public. Mais certaines mesures nécessaires seront à grand-peine acceptées pacifiquement par la société sans des améliorations substantielles de ce transport, qui, dans beaucoup de villes, est synonyme de traitement indigne infligé aux personnes à cause de l’entassement, de désagréments ou de la faible fréquence des services et de l’insécurité.
154. La reconnaissance de la dignité particulière de l’être humain contraste bien des fois avec la vie chaotique que les personnes doivent mener dans nos villes. Mais cela ne devrait pas détourner l’attention de l’état d’abandon et d’oubli dont souffrent aussi certains habitants des zones rurales, où les services essentiels n’arrivent pas, et où se trouvent des travailleurs réduits à des situations d’esclavage, sans droits ni perspectives d’une vie plus digne.
155. L’écologie humaine implique aussi quelque chose de très profond : la relation de la vie de l’être humain avec la loi morale inscrite dans sa propre nature, relation nécessaire pour pouvoir créer un environnement plus digne. Benoît XVI affirmait qu’il existe une “écologie de l’homme” parce que « l’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté ». Dans ce sens, il faut reconnaître que notre propre corps nous met en relation directe avec l’environnement et avec les autres êtres vivants. L’acceptation de son propre corps comme don de Dieu est nécessaire pour accueillir et pour accepter le monde tout entier comme don du Père et maison commune ; tandis qu’une logique de domination sur son propre corps devient une logique, parfois subtile, de domination sur la création. Apprendre à recevoir son propre corps, à en prendre soin et à en respecter les significations, est essentiel pour une vraie écologie humaine. La valorisation de son propre corps dans sa féminité ou dans sa masculinité est aussi nécessaire pour pouvoir se reconnaître soi-même dans la rencontre avec celui qui est différent. De cette manière, il est possible d’accepter joyeusement le don spécifique de l’autre, homme ou femme, œuvre du Dieu créateur, et de s’enrichir réciproquement. Par conséquent, l’attitude qui prétend « effacer la différence sexuelle parce qu’elle ne sait plus s’y confronter », n’est pas saine.
extrait de : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’[nbsp
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 32 :
Ce dimanche, c'est la Saint Valentin.
Prions pour tous les couples unis, désunis et ceux qui se préparent à la vie conjugale.
Soyons tous des amoureux du Seigneur pour l'aimer et le consoler.
Mercredi de cette semaine, Mercredi des Cendres nous rentrons en carême.
Seigneur accorde-nous une vraie conversion.
Laissons- nous toucher par la grâce du Seigneur, dans la contemplation, pour vivre un bon carême en sacrifice d'amour.
Seigneur aide-nous à accepter la sainteté pour aller vers le chemin de la perfection.
Alors nous aurons ton regard d'amour pour la création et pour tous les êtres humains. Nous serons des miséricordieux et aimant envers tous.
Seigneur accorde-nous à chacun(e), de savoir prendre du temps pour la prière ou la relaxation ... régulièrement pour être accueillant, disponible, joyeux pour soi-même et son prochain. Cela est très important pour une vie en harmonie.
Bon carême à tous.
Pour prendre soin de nous-mêmes et de notre corps, il faut s'accepter comme nous sommes, avec nos qualités que nous avons reçu du créateur et nos défauts qui viennent de notre faiblesse.
Aussi accepte notre vie, telle qu’elle est. Apprends-nous à vivre toutes les situations avec patience. C'est le secret et la clé de la réussite d'un bien-être.
Seigneur, accorde nous et à tous les êtres humains de l'univers cette grâce pour préserver la création que tu as faite ; elle se dégrade de jour en jour.
Seigneur prends pitié.
Soyons des artisans d'unité et de paix dans nos relations et dans un monde blessé et déchiré.
Prions pour tous les hommes et les femmes qui sont blessés dans leur vie, qu'ils trouvent un réconfort près de toi et qu' ils sachent faire un travail sur eux-mêmes pour guérir leurs plaies pour obtenir une vraie libération intérieure.
Seigneur viens à notre secours.
N'oubliez pas de prier pour moi; merci.
En communion de prière avec vous tous. Je vous assure de mon amitié.
Seigneur, viens nous sauver.
Jocelyne oblate de Bouzy la Forêt
Vos partages sur l'étape 32:
Notre corps n'est il pas le temple de l'Esprit...
Merci Seigneur pour ton Fils Jésus qui s est incarné, merci aussi de nous avoir donné un corps et une âme faits pour entrer en relation, se recevoir de l'autre et se donner dans une merveilleuse communion d'Amour avec Toi
Geneviève
Aujourd’hui encore, Jésus guérit ; mais on sent chez lui un certain agacement, il parle avec fermeté au lépreux qu’il a guéri. Quelles qu’en soient les raisons, Jésus dépasse sa colère et laisse la compassion le gagner.
La colère fait partie des sept péchés capitaux ; cependant, il est nécessaire parfois de laisser monter notre colère face aux injustices de ce monde, quand « les services essentiels n’arrivent pas », que « des travailleurs se trouvent réduits à des situations d’esclavage », quand des personnes manquent de logements, de reconnaissance, de perspective, vivent dans des conditions indignes…
« L’espérance a deux enfants très beaux, ils s’appellent le courage et la colère. » (Saint Augustin)
Alors, n’ayons pas peur de laisser monter cette colère salutaire qui nous pousse à l’action.
Seigneur, apprends-nous à nous indigner contre les injustices. Et donne-nous le courage pour continuer, malgré cette pandémie qui semble ne jamais devoir finir et met notre espérance à l’épreuve.
Martine
Dans ce chapitre sur l’écologie de la vie quotidienne, le pape François nous rappelle que le cadre de vie qui nous entoure influe sur notre manière de voir la vie, de sentir, d’agir. Des personnes et des groupes sont capables de transcender les limites de l’environnement en modifiant les effets négatifs des conditionnements et en apprenant à orienter leur vie au milieu du désordre et de la précarité. Une philosophe américaine (Judith Butler) rappelle dans un de ses livres que, dans les pires situations de désagrégation de la vie sociale, nous nous montrons humains dans les humbles gestes de solidarité que nous effectuons. Dans nos petites villes françaises de province, sans aller dans les mégalopoles, nous rencontrons des personnes réfugiées pour qui se pose la question d’avoir un toit où dormir en sécurité le soir (je pense à une jeune femme d’un groupe de lutte contre l’illettrisme qui ne savait pas où elle trouverait gîte et qui était moins que disponible dans les apprentissages…). En même temps, les institutions exigent qu’on leur rende des statistiques qui prouvent que les formations sont efficaces. A la rencontre de tout être humain, nous sommes pris entre de nombreuses exigences posées par l’environnement. Saisi de compassion, Jésus étendit la main et toucha le lépreux. Seigneur, emplis nous de ton regard et apprends-nous les gestes de fraternité, en toutes situations.
Jean-Pierre
Suite aux paragraphes de Laudato Si', déposez :
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Ces textes doivent être courts, fruit de votre méditation. Ils pourront être publiés sur le site (merci de veiller à ne pas dépasser un texte de cinq phrases).
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