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LAUDATO SI' 28; 17 janvier 2021;
Bonjour,
Ces paragraphes de l’Encyclique sur ‘la nécessité du travail’ apportent une belle réflexion sur le travail comme faisant ‘partie du sens de la vie sur cette terre, chemin de maturation, de développement humain et de réalisation personnelle ’. § 127 Ils resituent le travail dans l’ensemble de la vie, dans sa finalité, et insistent sur l’importance que toute personne puisse avoir une vie digne par le travail et donc y avoir accès. § 128
Le paragraphe 126 recueille l’héritage proprement bénédictin : ‘un travail manuel, imprégné de sens spirituel (…). On a appris à chercher la maturation et la sanctification dans la compénétration du recueillement et du travail. Cette manière de vivre le travail nous rend plus attentifs et plus respectueux de l’environnement, elle imprègne de saine sobriété notre relation au monde.’
‘Ils demeurèrent près de lui ce jour-là...’ Ce verset de l’évangile de ce dimanche évoque cette manière ‘contemplative’ à laquelle Saint Benoît nous invite, vivre le travail en demeurant en présence du Seigneur !
Bonne semaine, à la manière de Benoît,
Sœur Marie et la Congrégation
N'hésitons pas à déposer nos partages, prières, textes, photos...
« Ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui »
(Jn 1, 35-42)
La passation de Jean le Baptiste à Jésus se fait peu à peu, sur l’invitation de Jean.
Nous voyons aussi le rôle des « passeurs » : André qui annonce à son frère Simon qu’il a vu le Messie, et c’est la rencontre, l’échange de regards et le nom nouveau, « Tu t’appelleras Képhas ce qui veut dire Pierre », avec toute la signification qu’on donnait en ce temps-là au nom propre.
Avant de les faire pêcheurs d’hommes, comme dit St Marc, Jésus les regarde, les invite chez lui : " Venez et voyez ". Jésus ne les bouscule pas. Il les regarde. Le travail, les randonnées dans la Galilée, la Judée, c’est pour plus tard. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne seront que des assistants passifs. Le moment n’est pas encore venu de les envoyer dans les villages alentour pour préparer la venue de Jésus. Ils doivent l’accompagner d’abord et profiter déjà de son enseignement.
Jésus va s’appuyer sur leur propre expérience d’un travail bien fait, bien adapté, calculé comme celui qu’ils avaient jusque là dans leurs barques et avec leurs ouvriers. Jésus ne sous-estime pas leur métier de pêcheurs. Au contraire, il va les transformer en personnes capables d’attirer, de convaincre, il va se baser sur leur savoir-faire et leur honnêteté, comme le souligne Laudato si (125) « N’importe quelle forme de travail suppose une conception d’une relation que l’être humain peut ou doit établir avec son semblable. »
Sœur Stéphanie, monastère de Prailles.
Méditation de l’Évangile du 17 janvier 2021
Deuxième dimanche du Temps Ordinaire— Année B
En ce temps-là,
Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :
« Voici l’Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent ce qu’il disait,
et ils suivirent Jésus.
Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient,
et leur dit :
« Que cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent :
« Rabbi – ce qui veut dire : Maître –,
où demeures-tu ? »
Il leur dit :
« Venez, et vous verrez. »
Ils allèrent donc,
ils virent où il demeurait,
et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).
André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples
qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.
Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit :
« Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.
André amena son frère à Jésus.
Jésus posa son regard sur lui et dit :
« Tu es Simon, fils de Jean ;
tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.
(Jn 1,35-42)
© www.aelf.org
La nécessité de préserver le travail
124. Dans n’importe quelle approche d’une écologie intégrale qui n’exclue pas l’être humain, il est indispensable d’incorporer la valeur du travail, développée avec grande sagesse par saint Jean-Paul II dans son Encyclique Laborem exercens. Rappelons que, selon le récit biblique de la création, Dieu a placé l’être humain dans le jardin à peine créé (cf. Gn 2, 15) non seulement pour préserver ce qui existe (protéger) mais aussi pour le travailler de manière à ce qu’il porte du fruit (labourer). Ainsi, les ouvriers et les artisans « assurent une création éternelle » (Si 38, 34). En réalité, l’intervention humaine qui vise le développement prudent du créé est la forme la plus adéquate d’en prendre soin, parce qu’elle implique de se considérer comme instrument de Dieu pour aider à faire apparaître les potentialités qu’il a lui-même mises dans les choses : « Le Seigneur a créé les plantes médicinales, l’homme avisé ne les méprise pas » (Si 38, 4).
125. Si nous essayons de considérer quelles sont les relations adéquates de l’être humain avec le monde qui l’entoure, la nécessité d’une conception correcte du travail émerge, car si nous parlons de la relation de l’être humain avec les choses, la question du sens et de la finalité de l’action humaine sur la réalité apparaît. Nous ne parlons pas seulement du travail manuel ou du travail de la terre, mais de toute activité qui implique quelque transformation de ce qui existe, depuis l’élaboration d’une étude sociale jusqu’au projet de développement technologique. N’importe quelle forme de travail suppose une conception d’une relation que l’être humain peut ou doit établir avec son semblable. La spiritualité chrétienne, avec l’admiration contemplative des créatures que nous trouvons chez saint François d’Assise, a développé aussi une riche et saine compréhension du travail, comme nous pouvons le voir, par exemple, dans la vie du bienheureux Charles de Foucauld et de ses disciples.
126. Recueillons aussi quelque chose de la longue tradition du monachisme. Au commencement, il favorisait, d’une certaine manière, la fuite du monde, essayant d’échapper à la décadence urbaine. Voilà pourquoi les moines cherchaient le désert, convaincus que c’était le lieu propice pour reconnaître la présence de Dieu. Plus tard, saint Benoît de Nurcie a proposé que ses moines vivent en communauté, alliant la prière et la lecture au travail manuel (“Ora et labora’’). Cette introduction du travail manuel, imprégné de sens spirituel, était révolutionnaire. On a appris à chercher la maturation et la sanctification dans la compénétration du recueillement et du travail. Cette manière de vivre le travail nous rend plus attentifs et plus respectueux de l’environnement, elle imprègne de saine sobriété notre relation au monde.
127. Nous disons que « l’homme est l’auteur, le centre et le but de toute la vie économico-sociale». Malgré cela, quand la capacité de contempler et de respecter est détériorée chez l’être humain, les conditions sont créées pour que le sens du travail soit défiguré. Il faut toujours se rappeler que l’être humain est « capable d’être lui-même l’agent responsable de son mieux-être matériel, de son progrès moral, et de son épanouissement spirituel». Le travail devrait être le lieu de ce développement personnel multiple où plusieurs dimensions de la vie sont en jeu : la créativité, la projection vers l’avenir, le développement des capacités, la mise en pratique de valeurs, la communication avec les autres, une attitude d’adoration. C’est pourquoi, dans la réalité sociale mondiale actuelle, au-delà des intérêts limités des entreprises et d’une rationalité économique discutable, il est nécessaire que « l’on continue à se donner comme objectif prioritaire l’accès au travail...pour tous».
128. Nous sommes appelés au travail dès notre création. On ne doit pas chercher à ce que le progrès technologique remplace de plus en plus le travail humain, car ainsi l’humanité se dégraderait elle-même. Le travail est une nécessité, il fait partie du sens de la vie sur cette terre, chemin de maturation, de développement humain et de réalisation personnelle. Dans ce sens, aider les pauvres avec de l’argent doit toujours être une solution provisoire pour affronter des urgences. Le grand objectif devrait toujours être de leur permettre d’avoir une vie digne par le travail. Mais l’orientation de l’économie a favorisé une sorte d’avancée technologique pour réduire les coûts de production par la diminution des postes de travail qui sont remplacés par des machines. C’est une illustration de plus de la façon dont l’action de l’être humain peut se retourner contre lui-même. La diminution des postes de travail « a aussi un impact négatif sur le plan économique à travers l’érosion progressive du “capital social”, c’est-à-dire de cet ensemble de relations de confiance, de fiabilité, de respect des règles indispensables à toute coexistence civile ». En définitive, « les coûts humains sont toujours aussi des coûts économiques, et les dysfonctionnements économiques entraînent toujours des coûts humains ». Cesser d’investir dans les personnes pour obtenir plus de profit immédiat est une très mauvaise affaire pour la société.
129. Pour qu’il continue d’être possible de donner du travail, il est impérieux de promouvoir une économie qui favorise la diversité productive et la créativité entrepreneuriale. Par exemple, il y a une grande variété de systèmes alimentaires ruraux de petites dimensions qui continuent à alimenter la plus grande partie de la population mondiale, en utilisant une faible proportion du territoire et de l’eau, et en produisant peu de déchets, que ce soit sur de petites parcelles agricoles, vergers, ou grâce à la chasse, à la cueillette et la pêche artisanale, entre autres. Les économies d’échelle, spécialement dans le secteur agricole, finissent par forcer les petits agriculteurs à vendre leurs terres ou à abandonner leurs cultures traditionnelles. Les tentatives de certains pour développer d’autres formes de production plus diversifiées, finissent par être vaines en raison des difficultés pour entrer sur les marchés régionaux et globaux, ou parce que l’infrastructure de vente et de transport est au service des grandes entreprises. Les autorités ont le droit et la responsabilité de prendre des mesures de soutien clair et ferme aux petits producteurs et à la variété de la production. Pour qu’il y ait une liberté économique dont tous puissent effectivement bénéficier, il peut parfois être nécessaire de mettre des limites à ceux qui ont plus de moyens et de pouvoir financier. Une liberté économique seulement déclamée, tandis que les conditions réelles empêchent beaucoup de pouvoir y accéder concrètement et que l’accès au travail se détériore, devient un discours contradictoire qui déshonore la politique. L’activité d’entreprise, qui est une vocation noble orientée à produire de la richesse et à améliorer le monde pour tous, peut être une manière très féconde de promouvoir la région où elle installe ses projets ; surtout si on comprend que la création de postes de travail est une partie incontournable de son service du bien commun.
extrait de : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’[nbsp
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 28 :
Grâce à vous, et à votre invitation à la réflexion sur « le Travail libération dans nos vies » selon la règle de St Benoît.
En cette année de drame de la pandémie de la Covid-19 et de ses variants, où le « travail distanciel », s’est développé avec les nouvelles technologies, smartphones et ordinateurs par le « Télétravail - remplaçant le présentiel » pour ceux qui ont eu cette « chance » professionnelle, représente un réel secours économique et résilient. Toutefois, nous voyons ici et là, dans toutes les professions, les nombreux problèmes psychologiques qui touchent les liens fragilisés de notre humanité inadaptée…et désemparée… Alors, comme l’écrit Boris Cyrulnik, père de la « Résilience », dans cette épreuve, pour mieux résister, la foi en Dieu peut réparer nos vies : dans et par le travail, grâce à la profondeur de notre vie spirituelle. Mais dans ce monde d’après, que restera t’il de la cohésion sociale et du travail en équipe ?
> Dans l’Espoir que grâce à la vaccination qui se met en place depuis hier soir, avec les 700 centres opérationnels en France. L’espérance de pouvoir éradiquer la pandémie dans le monde devient alors plus réaliste à l’horizon 2021/22. Nous pourrons espérer, à partir du deuxième semestre, revivre libre dans le monde d’après… ?? - Mais, quel sera ce monde ??
Nous avons tous besoins de vos prières, chère sœur Marie, et mes chères sœurs.
Vous êtes aussi dans mes prières quotidiennes…
Que DIEU vous garde, et par son amour éternel, vous donne sa force !
Michel Guillon
Vos partages sur l'étape 28 :
La technique, la robotisation ont permis de faire, à la place des travailleurs, des tâches dangereuses ou difficiles. Mais ce faisant, des emplois ont été détruits ; pire, on a contraint les ouvriers et les employés à des cadences ou des conditions de travail indignes. Ici et partout. Et la pandémie prive d’emploi des millions de personnes.
« Que cherchez-vous ? » demande Jésus aux deux qui le suivent. Et nous aujourd’hui, que cherchons-nous ? Si nous voulons suivre Jésus, nous ne pouvons pas ne pas dénoncer les conditions de travail, le chômage, la précarisation et ignorer que des êtres humains pâtissent de nos modes de vie « occidentale ».
Ouvre nos yeux, Seigneur, afin de dénoncer le mal partout et aide nos dirigeants et chefs d’entreprise à être attentifs à chacun, à partager le travail, à changer le monde.
Martine
Nous avons fini le temps de Noël dimanche dernier par le Baptême du Seigneur qui nous a purifiés de nos péchés.
Il a sauvé le monde entier et nous redonne de l'espérance dans nos vies quotidiennes, en particulier ceux qui sont plus touchés dans la maladie dépressive ou se trouvent face à un avenir incertain ou voudraient mettre fin à leur vie dans cette période difficile qui n'en finit pas.
Avoir peur, être angoissé, s'inquiéter, être renfermé, négatif.... cela est normal : nous sommes tous humains.
Nous, les croyants, nous n'avons pas une grâce particulière pour vivre pleinement une vie positive au quotidien dans la confiance totale ; nous sommes tous pêcheurs.
Lundi de cette semaine, nous sommes rentrés dans le temps ordinaire pour réapprendre à servir en étant des artisans de paix et d'unité, pour un travail extraordinaire en aimant et en respectant ce qui nous entoure.
Prions pour tous les travailleurs qui ne travaillent plus depuis le début de la crise de la covid et qui ne savent pas quand ils vont reprendre.
Arrêtons de nous plaindre pour un oui ou pour un non quand nous n'avons plus la vie chrétienne d’autrefois...(les messes ...)
Rendons plutôt grâce à Dieu pour ce qu'on a et ce qu'on vit.
Prions pour tous ceux qui sont privés de ne pas vivre leur foi librement .
Soyons des travailleurs joyeux dans la foi et dans nos convictions ; ce sont des valeurs sûres et dignes.
Heureux celui qui met sa joie dans le service du maître de la vie ; c'est là qu'on apprend à respecter les codes du savoir- vivre .... , en particulier en ce moment avec les barrières sanitaires de la pandémie pour protéger les autres et soi-même, pour éviter de faire circuler le virus.
Soyons toujours prudents.
C'est alors qu'on peut s'ouvrir aux autres, être heureux de donner son temps.... c'est notre joie profonde.
Ne soyons pas des orgueilleux, nous sommes tous concernés pas cette crise ; notre mission c'est de prier pour ceux qui ne sont pas conscients, ceux qui ont la charge du bien commun.... et non de juger. Soyons des miséricordieux comme notre père qui est aux cieux.
Seigneur, viens à notre secours et sauve nous.
Prends pitié.
Bon temps de l'ordinaire " couleur verte " la couleur de l'espérance.
N'oubliez pas de prier pour moi et je vous assure ma prière quotidienne et mon amitié.
Jocelyne oblate de Bouzy la Forêt
Vos partages sur l'étape 28 :
Le texte de Laudato SI de la semaine nous rappelle les deux piliers de notre vie quotidienne : « Ora et Labora », prie et travaille. Quelque soit l’œuvre sur laquelle tu t’engages, n’oublie pas de la mettre sous le regard de Dieu. Toute humble la tâche soit-elle, ou toute glorieuse aux yeux des hommes puisse-t-elle paraître, n’oublie pas de la porter sous le regard de Jésus. Attention à l’orgueil, à la glorification par les actes….. La tentation est toujours forte de nous glorifier de ce que nous faisons, de ce que nous paraissons. « Rabbi, où demeures-tu ? » Ils allèrent, ils virent où il demeurait et ils restèrent auprès de lui. Ensuite, André part témoigner. Jésus pose son regard, comme Jean le Baptiste. Seigneur, apprends-nous à demeurer en toi, au milieu de nos actions diverses, à les mettre au service de ta Parole. « Non, pas à nous Seigneur, mais à ton Nom donne gloire… »
Jean-Pierre
Suite aux paragraphes de Laudato Si', déposez :
- une phrase de Laudato Si' qui vous paraît importante
- le fruit de vos méditations, votre prière, vos poésies, vos chants…
- une photo prise de chez vous, un dessin, accompagnés d’un petit texte, fruit de votre contemplation…
- et vos intentions et demandes de prière,
Ces textes doivent être courts, fruit de votre méditation. Ils pourront être publiés sur le site (merci de veiller à ne pas dépasser un texte de cinq phrases).
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