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LAUDATO SI' 24; 10 décembre 2020;
Bonjour,
Voici une vidéo pour entrer dans ce troisième chapitre sur ‘La racine humaine de la crise écologique’. Dans les paragraphes de cette semaine sur le ‘paradigme technocratique’, des mots reviennent : possession, pouvoir, domination, conditionnement et même emprise !
Face à cette culture de domination, le Pape invite à une contre culture, celle de recevoir, d’ouvrir la main.
A l’approche de Noël, saurons-nous vivre cette fête, autrement, dans une extrême simplicité, une vraie ouverture à celui qui a besoin, dans la joie du don ?
Prenons la main de la Vierge Marie, elle nous guidera sur ce chemin,
Belle fête de la Nativité. A Jérusalem, nous prierons tout spécialement pour chacun de vous,
Sœur Marie
N'hésitons pas à déposer nos partages, prières, textes, photos...
« Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut» (Lc 1, 32)
L’Évangile de l’Annonciation est un récit bien connu que nous pouvons lire distraitement. Aujourd’hui, essayons de le lire à voix haute comme si nous l’entendions pour la première fois et attardons-nous sur les noms propres, les lieux, les paroles de l’ange à Marie. La scène se passe en Galilée, un ange parle à une jeune fille vierge qui s’appelle Marie et qui est accordée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David. Derrière ces mots, il y a toute l’histoire d’Israël : Joseph, David et la promesse de Dieu annoncée par les prophètes comme Isaïe : le messie, l’oint (le christ, en grec), sera issue de la lignée de David : « un rameau sortira de la souche de Jessé (père de David), un rejeton jaillira de ses racines » (Is 11, 1). L’ange annonce à Marie que cet enfant sera grand, qu’il sera appelé Fils du Très-Haut et son règne n’aura pas de fin. Cette promesse reprend celle du prophète Nathan au roi David (2 Samuel 7) : « Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours ». Cette annonce à Marie s’inscrit donc dans une histoire, une promesse, l’attente de tout un peuple de la venue d’un sauveur. Marie accueille cette parole dans la foi, elle sait que rien n’est impossible à Dieu. Avec elle, accueillons cet enfant qui va naître, Jésus, celui qui nous sauve.
Dans le passage de Laudato si’, nous sommes confrontés au problème de la technologie et à son développement qui au lieu d’être au service de la nature cherche à « extraire tout ce qui est possible des choses par l’imposition de la main de l’être humain qui tend à ignorer ou à oublier la réalité même de ce qu’il a devant lui. » (§ 106). Nous sommes dans la captation, la possession, au contraire de l’attitude de Marie qui est toute réceptive au don de Dieu. Par ailleurs, la technique impose à l’humanité un moule, un cadre (§ 107) qui finit par conditionner les styles de vie et il est très difficile d’en faire abstraction (§ 108). Le paradigme technocratique s’impose aussi sur l’économie et la politique et ne permet pas de véritables réformes pour venir en aide aux plus pauvres (§ 109).
Sœur Anne Delphine, monastère de Prailles.
Méditation de l’Évangile du 20 décembre 2020
Quatrième dimanche de l'Avent— Année B
En ce temps-là,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille vierge,
accordée en mariage à un homme de la maison de David,
appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand,
il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire,
puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit :
« L’Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut
te prendra sous son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,
il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,
a conçu, elle aussi, un fils
et en est à son sixième mois,
alors qu’on l’appelait la femme stérile.
Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors :
« Voici la servante du Seigneur ;
que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.
(Luc 1,26-38)
© www.aelf.org
II. LA GLOBALISATION DU PARADIGME TECHNOCRATIQUE
106. Le problème fondamental est autre, encore plus profond : la manière dont l’humanité a, de fait, assumé la technologie et son développement avec un paradigme homogène et unidimensionnel. Une conception du sujet y est mise en relief qui, progressivement, dans le processus logique et rationnel, embrasse et ainsi possède l’objet qui se trouve à l’extérieur. Ce sujet se déploie dans l’élaboration de la méthode scientifique avec son expérimentation, qui est déjà explicitement une technique de possession, de domination et de transformation. C’est comme si le sujet se trouvait devant quelque chose d’informe, totalement disponible pour sa manipulation. L’intervention humaine sur la nature s’est toujours vérifiée, mais longtemps elle a eu comme caractéristique d’accompagner, de se plier aux possibilités qu’offrent les choses elles-mêmes. Il s’agissait de recevoir ce que la réalité naturelle permet de soi, comme en tendant la main. Maintenant, en revanche, ce qui intéresse c’est d’extraire tout ce qui est possible des choses par l’imposition de la main de l’être humain, qui tend à ignorer ou à oublier la réalité même de ce qu’il a devant lui. Voilà pourquoi l’être humain et les choses ont cessé de se tendre amicalement la main pour entrer en opposition. De là, on en vient facilement à l’idée d’une croissance infinie ou illimitée, qui a enthousiasmé beaucoup d’économistes, de financiers et de technologues. Cela suppose le mensonge de la disponibilité infinie des biens de la planète, qui conduit à la “ presser ” jusqu’aux limites et même au-delà des limites. C’est le faux présupposé « qu’il existe une quantité illimitée d’énergie et de ressources à utiliser, que leur régénération est possible dans l’immédiat et que les effets négatifs des manipulations de l’ordre naturel peuvent être facilement absorbés ».
107. On peut dire, par conséquent, qu’à l’origine de beaucoup de difficultés du monde actuel, il y a avant tout la tendance, pas toujours consciente, à faire de la méthodologie et des objectifs de la techno-science un paradigme de compréhension qui conditionne la vie des personnes et le fonctionnement de la société. Les effets de l’application de ce moule à toute la réalité, humaine et sociale, se constatent dans la dégradation de l’environnement, mais cela est seulement un signe du réductionnisme qui affecte la vie humaine et la société dans toutes leurs dimensions. Il faut reconnaître que les objets produits par la technique ne sont pas neutres, parce qu’ils créent un cadre qui finit par conditionner les styles de vie, et orientent les possibilités sociales dans la ligne des intérêts de groupes de pouvoir déterminés. Certains choix qui paraissent purement instrumentaux sont, en réalité, des choix sur le type de vie sociale que l’on veut développer.
108. Il n’est pas permis de penser qu’il est possible de défendre un autre paradigme culturel, et de se servir de la technique comme d’un pur instrument, parce qu’aujourd’hui le paradigme technocratique est devenu tellement dominant qu’il est très difficile de faire abstraction de ses ressources, et il est encore plus difficile de les utiliser sans être dominé par leur logique. C’est devenu une contre-culture de choisir un style de vie avec des objectifs qui peuvent être, au moins en partie, indépendants de la technique, de ses coûts, comme de son pouvoir de globalisation et de massification. De fait, la technique a un penchant pour chercher à tout englober dans sa logique de fer, et l’homme qui possède la technique « sait que, en dernière analyse, ce qui est en jeu dans la technique, ce n’est ni l’utilité, ni le bien-être, mais la domination : une domination au sens le plus extrême de ce terme ». Et c’est pourquoi « il cherche à saisir les éléments de la nature comme ceux de l’existence humaine ». La capacité de décision, la liberté la plus authentique et l’espace pour une créativité alternative des individus, sont réduits.
109. Le paradigme technocratique tend aussi à exercer son emprise sur l’économie et la politique. L’économie assume tout le développement technologique en fonction du profit, sans prêter attention à d’éventuelles conséquences négatives pour l’être humain. Les finances étouffent l’économie réelle. Les leçons de la crise financière mondiale n’ont pas été retenues, et on prend en compte les leçons de la détérioration de l’environnement avec beaucoup de lenteur. Dans certains cercles on soutient que l’économie actuelle et la technologie résoudront tous les problèmes environnementaux. De même on affirme, en langage peu académique, que les problèmes de la faim et de la misère dans le monde auront une solution simplement grâce à la croissance du marché. Ce n’est pas une question de validité de théories économiques, que peut-être personne aujourd’hui n’ose défendre, mais de leur installation de fait dans le développement de l’économie. Ceux qui n’affirment pas cela en paroles le soutiennent dans les faits quand une juste dimension de la production, une meilleure répartition des richesses, une sauvegarde responsable de l’environnement et les droits des générations futures ne semblent pas les préoccuper. Par leurs comportements, ils indiquent que l’objectif de maximiser les bénéfices est suffisant. Mais le marché ne garantit pas en soi le développement humain intégral ni l’inclusion sociale. En attendant, nous avons un « surdéveloppement, où consommation et gaspillage vont de pair, ce qui contraste de façon inacceptable avec des situations permanentes de misère déshumanisante » ; et les institutions économiques ainsi que les programmes sociaux qui permettraient aux plus pauvres d’accéder régulièrement aux ressources de base ne se mettent pas en place assez rapidement. On n’a pas encore fini de prendre en compte les racines les plus profondes des dérèglements actuels qui sont en rapport avec l’orientation, les fins, le sens et le contexte social de la croissance technologique et économique.
110. La spécialisation de la technologie elle‑même implique une grande difficulté pour regarder l’ensemble. La fragmentation des savoirs sert dans la réalisation d’applications concrètes, mais elle amène en général à perdre le sens de la totalité, des relations qui existent entre les choses, d’un horizon large qui devient sans importance. Cela même empêche de trouver des chemins adéquats pour résoudre les problèmes les plus complexes du monde actuel, surtout ceux de l’environnement et des pauvres, qui ne peuvent pas être abordés d’un seul regard ou selon un seul type d’intérêts. Une science qui prétendrait offrir des solutions aux grandes questions devrait nécessairement prendre en compte tout ce qu’a produit la connaissance dans les autres domaines du savoir, y compris la philosophie et l’éthique sociale. Mais c’est une habitude difficile à prendre aujourd’hui. C’est pourquoi de véritables horizons éthiques de référence ne peuvent pas non plus être reconnus. La vie est en train d’être abandonnée aux circonstances conditionnées par la technique, comprise comme le principal moyen d’interpréter l’existence. Dans la réalité concrète qui nous interpelle, divers symptômes apparaissent qui montrent cette erreur, comme la dégradation de l’environnement, l’angoisse, la perte du sens de la vie et de la cohabitation. On voit ainsi, une fois de plus, que « la réalité est supérieure à l’idée ».
extrait de : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’[nbsp
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 24 :
« N’aie pas peur ! »
« Rien n’est impossible à Dieu »
Nous pouvons faire nôtres ces paroles de l’ange Gabriel à Marie, nous rassurer parce que Dieu est là, toujours, et nous souvenir que Dieu peut tout si nous le lui demandons.
Seigneur, nous avons péché contre la planète et les hommes ; mais comme rien ne t’est impossible, aide-nous à voir où et comment changer nos vies quand « consommation et gaspillage vont de pair avec des situations de misère déshumanisante».
Et que, comme Marie, je me rassure et prenne courage avec ce virus qui nous domine.
Martine
Soyons au côté de Marie de l'Avent ; elle attend ; devenons des veilleurs pour notre monde qui a temps besoin de l'amour de Dieu.
Soyons comme elle ; croyons à l'impossible et gardons tout dans notre cœur, dans l'espérance (particulièrement dans cette époque que nous vivons actuellement).
Sachons suivre notre ange gardien qui nous conduit dans le discernement pour les bons choix et les bons partages de solidarité...
Jésus vient tout sauver pour renouveler la création entière et l'être humain.
Prions Marie pour qu'elle nous aide dans la joie du partage et de l’accueil de celui qui va venir à Noël, dans notre cœur et dans le monde.
Amen !
Je vous souhaite une belle marche vers Noël avec Marie.
Je vous confie mes intentions de prière et les personnes que je porte dans ma prière.
Continuez de prier pour moi et moi je continue à prier pour vous.
Jocelyne oblate de Bouzy la Forêt
Laudato SI 108 : « l’homme qui possède la technique sait que, en dernière analyse, ce qui est en jeu dans la technique, ce n’est ni l’utilité, ni le bien-être, mais la domination : une domination au sens le plus extrême de ce terme. »
Avec des moyens techniques de plus en plus démesurés, l’être humain exerce sa domination sur son frère ou sa sœur, au point de le tuer ou du moins de ne pas reconnaître son existence.
Déjà, Caïn en fit de même avec son frère Abel et Yahvé lui disait : « Si tu n’es pas bien disposé, le péché n’est-il pas à la porte, une bête tapie qui te convoite, pourras-tu la dominer ? ( Gn) » Pourras-tu dominer le péché de la domination quand tu as de plus en plus d’outils à ta disposition qui te permettent autant de dominer que de servir ?
Quand Marie reçoit l’annonce de la naissance de Jésus, fils de Dieu, qui règnera sur le trône de David , long est encore le chemin à faire pour que ses disciples prennent conscience que le Messie libérateur n’est pas un chef politique mais la parole incarnée du Dieu qui renverse les ordres de domination, de la puissance, de l’argent.
Notre Dieu est pauvre, faible, meurt ridiculisé sur une croix, et nous osons dire que là est notre force, sa participation au trône de David.
Seigneur, apprends-nous à te reconnaître et à t’aimer en toute personne rencontrée, même celle que je crois à l’opposé de moi, parce-que c’est mon frère, ma sœur, un ou une autre moi-même.
Jean-Pierre
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