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LAUDATO SI' 13; 4 octobre 2020;
Bonjour,
La section de cette semaine s’intitule ‘La faiblesse des réactions’. Elle pointe le risque «d’une écologie superficielle ou apparente qui consolide un certain assoupissement et une joyeuse irresponsabilité.» § 59
Et elle invite à s’engager : «nous sommes appelés à être les instruments de Dieu le Père pour que notre planète soit ce qu’il a rêvé en la créant, et pour qu’elle réponde à son projet de paix, de beauté et de plénitude.» § 53.
Prions particulièrement pour celles et ceux «qui tracent des chemins, en cherchant à répondre aux besoins des générations actuelles comme en incluant tout le monde, sans nuire aux générations futures» § 53
La parabole nous invite à un examen de conscience peut-être inconfortable, mais d’autant plus salutaire. Ne m’arrive-t-il pas, en effet, de refuser au Seigneur les fruits de la vigne qu’il m’a confiée ?
A Jérusalem, cette semaine nous serons avec nos frères juifs, dans la fête de Soukkot, fête des vendanges ou des cabanes qui nous rappellent que tout est don du Dieu créateur.
Bonne semaine
sr Marie
N'hésitons pas à déposer nos partages, prières, textes, photos...
Quand approcha le temps des fruits…’ (Mt 21, 34)
‘Il planta une vigne, construisit une tour en son milieu, y creusa aussi un pressoir…’ (Isaïe 5,2)
A quelques mots près, la parabole que nous entendons aujourd’hui débute comme celle que contait Isaïe près de huit siècles auparavant. Aussi les auditeurs de Jésus n’y ont-ils peut-être d’abord prêté qu’une oreille distraite. Mais voici que tout à coup, les deux histoires divergent. Chez le prophète, c’est la vigne elle-même qui donne des fruits infects : le peuple d’Israël, infidèle à l’Alliance, bafoue la justice, agit avec violence, exploite les plus faibles. Rien de tel dans le récit du Christ : ici la vigne a bien fructifié, Israël dans son ensemble n’a pas démérité. Mais les vignerons, au mépris de tout droit, refusent au maître du domaine la part qui lui revient et massacrent ses envoyés. C’est aux ‘grands prêtres et anciens du peuple’ (Mt 21,23) que s’adresse le sévère avertissement : ‘le royaume de Dieu vous sera enlevé’ (Mt 21, 43). Ce sont eux qui dans leur majorité, ont refusé de reconnaître en Jésus le Fils bien-aimé du Père des cieux et d’accueillir son appel à la conversion. Ce sont eux qui ont accompli ce que celui-ci annonçait : ‘Ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent’ (Mt 21, 39).
L’utilisation de cette parabole pour justifier une supposée substitution de l’Église des païens à un Israël rejeté serait donc scandaleusement erronée. Dans le dessein de notre Seigneur, la ‘nation qui portera du fruit’ (Mt 21, 43) est composée de tous, juifs et païens, réconciliés en Lui :
‘L’endurcissement d’une partie d’Israël durera jusqu’à ce que soit entré l’ensemble des païens. Et ainsi tout Israël sera sauvé’ (Romains 11, 25-26).
‘Il a voulu ainsi, à partir du juif et du païen, créer en lui un seul homme nouveau, en faisant la paix, et réconcilier les deux en un seul corps, par la croix : en elle, il a tué la haine’ (Éphésiens 2, 15-16)
Aussi pouvons-nous prier et œuvrer pour l’accomplissement de ce dessein, et déjà bénir notre Dieu avec les mots du psalmiste que cite Jésus :
‘La pierre qu’ont rejeté les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle, c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux (Mt 21,42 ; Ps 117/118, 22-23).
Dans un second temps, la parabole nous invite à un examen de conscience peut-être inconfortable, mais d’autant plus salutaire. Ne m’arrive-t-il pas, en effet, de refuser au Seigneur les fruits de la vigne qu’il m’a confiée? Par exemple :
- Qu’est-ce qui est prioritaire dans la façon dont j’utilise mes revenus? Le partage avec les plus pauvres, un mode de consommation le moins complice possible des injustices sociales, le respect de la création… -- ou la satisfaction de toutes mes envies, le confort, le souci du paraître?
- Si je dirige un projet collectif (professionnel, associatif ou autre), est-ce que je reconnais et valorise les idées et le travail de mes collaborateurs -- ou est-ce que j’en tire surtout parti pour mon avancement personnel?
- Qu’en est-il de mes dons, talents et compétences? Sais-je les accueillir comme des cadeaux de Dieu? Les fais-je fructifier pour le service du Seigneur et de mes frères et sœurs humains – ou seulement pour ma réussite sociale, affective, professionnelle, financière?
En somme, m’arrive-t-il de céder à ‘la manière dont l’être humain s’arrange pour alimenter tous les vices autodestructifs: en essayant de ne pas les voir’ (Laudato si n°59 ? Le reconnaître n’est pas source de découragement, mais invitation à une conversion toujours possible avec la grâce de Dieu : ‘Comme l’être humain a été créé pour aimer, du milieu de ses limites, jaillissent inévitablement des gestes de générosité, de solidarité et d’attention’ (Laudato si n° 58).
Sœur Elisabeth, monastère de Bouzy la forêt.
Méditation de l’Évangile du 4 octobre 2020
Vingt Septième dimanche du Temps Ordinaire — Année A
En ce temps-là,
Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
« Écoutez cette parabole :
Un homme était propriétaire d’un domaine ;
il planta une vigne,
l’entoura d’une clôture,
y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde.
Puis il loua cette vigne à des vignerons,
et partit en voyage.
Quand arriva le temps des fruits,
il envoya ses serviteurs auprès des vignerons
pour se faire remettre le produit de sa vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs,
frappèrent l’un,
tuèrent l’autre,
lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs
plus nombreux que les premiers ;
mais on les traita de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils,
en se disant :
‘Ils respecteront mon fils.’
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux :
‘Voici l’héritier :
venez ! tuons-le,
nous aurons son héritage !’
Ils se saisirent de lui,
le jetèrent hors de la vigne
et le tuèrent.
Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra,
que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond :
« Ces misérables, il les fera périr misérablement.
Il louera la vigne à d’autres vignerons,
qui lui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit :
« N’avez-vous jamais lu dans les Écritures :
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux !
Aussi, je vous le dis :
Le royaume de Dieu vous sera enlevé
pour être donné à une nation
qui lui fera produire ses fruits. »
Mt 21,33-43
© www.aelf.org
VI. La faiblesse des réactions
53. Ces situations provoquent les gémissements de sœur terre, qui se joignent au gémissement des abandonnés du monde, dans une clameur exigeant de nous une autre direction. Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles. Mais nous sommes appelés à être les instruments de Dieu le Père pour que notre planète soit ce qu’il a rêvé en la créant, et pour qu’elle réponde à son projet de paix, de beauté et de plénitude. Le problème est que nous n’avons pas encore la culture nécessaire pour faire face à cette crise ; et il faut construire des leaderships qui tracent des chemins, en cherchant à répondre aux besoins des générations actuelles comme en incluant tout le monde, sans nuire aux générations futures. Il devient indispensable de créer un système normatif qui implique des limites infranchissables et assure la protection des écosystèmes, avant que les nouvelles formes de pouvoir dérivées du paradigme techno-économique ne finissent par raser non seulement la politique mais aussi la liberté et la justice.
54. La faiblesse de la réaction politique internationale est frappante. La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l’échec des Sommets mondiaux sur l’environnement. Il y a trop d’intérêts particuliers, et très facilement l’intérêt économique arrive à prévaloir sur le bien commun et à manipuler l’information pour ne pas voir affectés ses projets. En ce sens, le Document d’Aparecida réclame que « dans les interventions sur les ressources naturelles ne prédominent pas les intérêts des groupes économiques qui ravagent déraisonnablement les sources de la vie ». L’alliance entre l’économie et la technologie finit par laisser de côté ce qui ne fait pas partie de leurs intérêts immédiats. Ainsi, on peut seulement s’attendre à quelques déclarations superficielles, quelques actions philanthropiques isolées, voire des efforts pour montrer une sensibilité envers l’environnement, quand, en réalité, toute tentative des organisations sociales pour modifier les choses sera vue comme une gêne provoquée par des utopistes romantiques ou comme un obstacle à contourner.
55. Peu à peu certains pays peuvent enregistrer des progrès importants, le développement de contrôles plus efficaces et une lutte plus sincère contre la corruption. Il y a plus de sensibilité écologique de la part des populations, bien que cela ne suffise pas pour modifier les habitudes nuisibles de consommation, qui ne semblent pas céder mais s’amplifient et se développent. C’est ce qui arrive, pour donner seulement un exemple simple, avec l’augmentation croissante de l’utilisation et de l’intensité des climatiseurs. Les marchés, en cherchant un gain immédiat, stimulent encore plus la demande. Si quelqu’un observait de l’extérieur la société planétaire, il s’étonnerait face à un tel comportement qui semble parfois suicidaire.
56. Pendant ce temps, les pouvoirs économiques continuent de justifier le système mondial actuel, où priment une spéculation et une recherche du revenu financier qui tendent à ignorer tout contexte, de même que les effets sur la dignité humaine et sur l’environnement. Ainsi, il devient manifeste que la dégradation de l’environnement comme la dégradation humaine et éthique sont intimement liées. Beaucoup diront qu’ils n’ont pas conscience de réaliser des actions immorales, parce que la distraction constante nous ôte le courage de nous rendre compte de la réalité d’un monde limité et fini. Voilà pourquoi aujourd’hui « tout ce qui est fragile, comme l’environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue ».
57. Il est prévisible que, face à l’épuisement de certaines ressources, se crée progressivement un scénario favorable à de nouvelles guerres, déguisées en revendications nobles. La guerre produit toujours de graves dommages à l’environnement comme à la richesse culturelle des populations, et les risques deviennent gigantesques quand on pense aux armes nucléaires ainsi qu’aux armes biologiques. En effet, « malgré l’interdiction par des accords internationaux de la guerre chimique, bactériologique et biologique, en réalité la recherche continue dans les laboratoires pour développer de nouvelles armes offensives capables d’altérer les équilibres naturels ». Une plus grande attention est requise de la part de la politique pour prévenir et pour s’attaquer aux causes qui peuvent provoquer de nouveaux conflits. Mais c’est le pouvoir lié aux secteurs financiers qui résiste le plus à cet effort, et les projets politiques n’ont pas habituellement de largeur de vue. Pourquoi veut-on préserver aujourd'hui un pouvoir qui laissera dans l’histoire le souvenir de son incapacité à intervenir quand il était urgent et nécessaire de le faire ?
58. Dans certains pays, il y a des exemples positifs de réussites dans les améliorations de l’environnement tels que l’assainissement de certaines rivières polluées durant de nombreuses décennies, ou la récupération de forêts autochtones, ou l’embellissement de paysages grâce à des œuvres d’assainissement environnemental, ou des projets de construction de bâtiments de grande valeur esthétique, ou encore, par exemple, grâce à des progrès dans la production d’énergie non polluante, dans les améliorations du transport public. Ces actions ne résolvent pas les problèmes globaux, mais elles confirment que l’être humain est encore capable d’intervenir positivement. Comme il a été créé pour aimer, du milieu de ses limites, jaillissent inévitablement des gestes de générosité, de solidarité et d’attention.
59. En même temps, une écologie superficielle ou apparente se développe, qui consolide un certain assoupissement et une joyeuse irresponsabilité. Comme cela arrive ordinairement aux époques de crises profondes, qui requièrent des décisions courageuses, nous sommes tentés de penser que ce qui est en train de se passer n’est pas certain. Si nous regardons les choses en surface, au-delà de quelques signes visibles de pollution et de dégradation, il semble qu’elles ne soient pas si graves et que la planète pourrait subsister longtemps dans les conditions actuelles. Ce comportement évasif nous permet de continuer à maintenir nos styles de vie, de production et de consommation. C’est la manière dont l’être humain s’arrange pour alimenter tous les vices autodestructifs : en essayant de ne pas les voir, en luttant pour ne pas les reconnaître, en retardant les décisions importantes, en agissant comme si de rien n’était.
extrait de : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’[nbsp
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 13 :
Merci sr Marie de nous faire vivre une retraite sur" Laudato si" chez soi et de nous faire partager la vie de Jérusalem. Seigneur apprends-nous à mettre en pratique en actes et en paroles l'enseignement de notre pape François pour sauvegarder notre maison et celle de l'être humain pour nos générations futures.
Seigneur apprends-nous à être humbles pour reconnaître les pauvres et les servis.
Seigneur nous te rendons grâce pour tous ceux qui font le bien et qui viennent en aide aux démunis...
Seigneur nous te prions pour ceux qui sont racistes et qui font le mal.
Nous te prions pour nos frères et sœurs migrants qu'ils trouvent une terre qui les accueillir. Amen !
Jocelyne oblate de Bouzy la Forêt
Non, la technologie ne trouvera pas des solutions à tous les problèmes que nous créons : pollutions, montée des eaux, dérèglement climatique… Non, l’homme et son génie scientifique ne sont pas invincibles ; à ce « jeu » là, seuls gagnent les spéculateurs à la recherche de toujours plus de revenus. La catastrophe que vivent actuellement des habitants des Alpes maritimes nous le prouve. Qu'ils trouvent dans leur détresse des personnes bienveillantes pour les accompagner dans ces moments difficiles.
François, c’est aujourd’hui ta fête. Toi qui appelais frères et sœurs le loup de Gubbio, les fleurs des champs, les oiseaux et les poissons, le soleil, la lune et les étoiles et toutes les créatures, entends le cri de sœur notre mère la terre et prie pour changer notre regard sur notre maison commune. « Les pauvres et la terre implorent. » François, petit frère François, viens à notre aide, seuls nous n’y arriverons pas, prie avec nous, François.
Martine
Vos partages sur l'étape 13 :
Les enjeux et les axes d'intervention développés par le pape François dans ce chapitre peuvent sembler loin de notre portée. La méditation sur le texte de l'évangile appelle à chercher des gestes de générosité, de solidarité et d’attention.... La fraternité se construit par exemple quand des migrants partagent l'alphabet de leur langue maternelle, en France, alors qu'ils ou elles viennent apprendre le français dans des associations.
Merci à Amanpreet, venu du Pendjab, qui nous partage ainsi son alphabet.
Seigneur, apprends-nous la fraternité.
Jean-Pierre
Suite aux paragraphes de Laudato Si', déposez :
- une phrase de Laudato Si' qui vous paraît importante
- le fruit de vos méditations, votre prière, vos poésies, vos chants…
- une photo prise de chez vous, un dessin, accompagnés d’un petit texte, fruit de votre contemplation…
- et vos intentions et demandes de prière,
Ces textes doivent être courts, fruit de votre méditation. Ils pourront être publiés sur le site (merci de veiller à ne pas dépasser un texte de cinq phrases).
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